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Incubation du mycélium : tout ce que tu dois savoir

  • Tutoriel
  • 7 min read

Dans cet article, nous plongeons dans le processus d’incubation du mycélium de champignon, un élément crucial de la culture des champignons. Quand cette étape est bien menée, elle conduit généralement à de bons résultats et une belle récolte.

Tu veux savoir comment optimiser l’incubation pour une production maximale ? Lis la suite et découvre des astuces et techniques clés pour réussir ta culture de champignons !

Table des matières

Qu’est-ce que l’incubation du mycélium de champignon ?

Pendant l’incubation du mycélium, un champignon spécifique ajouté au substrat lors de l’inoculation a la possibilité de coloniser ce substrat.

Pour que ce processus se déroule au mieux, il est crucial de créer les bonnes conditions. En pratique, cela signifie avant tout la température adéquate et peu de lumière. Chaque espèce a en plus ses propres exigences concernant les niveaux de CO₂ et l’humidité.

thermostat inkbird, incubation de mycélium de champignon
Régulation de la température pendant l’incubation du mycélium

La bonne température d’incubation

La température est le facteur le plus important pendant l’incubation. Il est essentiel de comprendre que la température idéale varie selon l’espèce de champignon.

Par exemple, pour les champignons Psilocybe cubensis, une température d’incubation de 26 à 28 °C est recommandée. À ces températures, la colonisation se fait rapidement, avec en plus l’avantage que d’autres micro-organismes ont moins de chances de se développer.

Tu veux savoir quelle est la température d’incubation idéale pour différentes espèces de champignons ? Consulte la liste ci-dessous.

Températures d’incubation pour différentes espèces de champignons

Espèce de champignon Température d’incubation idéale (°C)
Agaricus bisporus (Champignon de Paris) 22–25°C
Pleurotus ostreatus (Pleurote en huître) 24–28°C
Lentinula edodes (Shiitake) 21–24°C
Ganoderma lucidum (Reishi) 24–30°C
Hericium erinaceus (Crinière de lion) 21–24°C
Flammulina velutipes (Enoki) 22–24°C
Coprinus comatus (Coprin chevelu) 22–26°C
Psilocybe cubensis 26–28°C
Volvariella volvacea (Volvaire paille) 28–35°C
Hypsizygus tessellatus (Shimeji) 22–26°C

Incubation dans l’obscurité

En plus de la température, l’obscurité est un facteur clé pendant l’incubation du mycélium de champignon. La lumière peut déclencher la fructification, c’est pourquoi il est essentiel d’exposer le mycélium aussi peu que possible à la lumière. On ne souhaite en effet stimuler la formation des fruits qu’une fois le substrat complètement colonisé.

Comment créer un espace d’incubation adapté

Il existe plusieurs façons de mettre en place un espace d’incubation adapté. Comme mentionné plus tôt, l’espace doit remplir deux conditions : être suffisamment chaud (mais pas trop !) et sombre (ou faiblement éclairé).

La manière la plus simple d’y parvenir consiste à chauffer une pièce et à l’aménager pour l’incubation. Le mycélium peut par exemple être placé dans un placard. Bien que cette solution soit simple, elle n’est pas forcément la plus économe en énergie, surtout si tu vises une température autour de 27 °C pour une colonisation optimale.

Dans ce cas, il est préférable de maintenir une pièce fermée à la température souhaitée, de préférence une pièce suffisamment grande, bien isolée et sans lumière. Il est aussi important d’éviter que le mycélium soit trop proche d’une source de chaleur, car cela peut provoquer de la condensation dans les bocaux ou sacs à mycélium, ce qui nuirait à la vitalité du mycélium.

Comme tu peux le voir ci-dessous, nous avons choisi de transformer une grande glacière en incubateur, et cela fonctionne très bien pour nous. Nous utilisons un grand tapis chauffant combiné à un régulateur de température. Les câbles passent par l’évent de la glacière vers l’extérieur.

glacière-incubateur de mycélium de champignon faite maison, tapis chauffant

Pour garder une certaine distance avec la source de chaleur, nous avons plié un morceau de grillage rigide pour en faire une sorte de plateau. Pour bloquer au maximum la chaleur directe du tapis chauffant, nous avons placé une planche au-dessus du grillage.

Comment se déroule le processus de colonisation pendant l’incubation

Pour te donner une idée de l’évolution du processus de colonisation, nous avons pris une photo chaque jour. Le premier jour après l’inoculation, aucune croissance visible n’était encore observable. C’est pourquoi nous avons commencé à photographier à partir du jour 2.

Nous avons réglé la température de notre incubateur à 27 °C. Le jour 5, nous avons secoué le mycélium de champignon, et le jour 11, le substrat était entièrement colonisé.

Secouer le mycélium : à faire ou pas ?

Secouer le mycélium de champignon est une technique souvent utilisée pendant l’incubation, mais elle n’est pas forcément indispensable. Nous, on préfère le faire car cela correspond bien à notre méthode de travail et accélère le processus de colonisation.

En général, on secoue le mycélium quand 25 à 30 % du substrat est colonisé. En brisant la partie déjà colonisée et en mélangeant les grains avec les parties encore vierges, le mycélium est redistribué de manière homogène. Cela rend la colonisation du substrat plus rapide.

Dans un cas précis, nous recommandons toujours de secouer le mycélium : lorsqu’on utilise des morceaux d’agar. Lors de l’inoculation, ces morceaux ne peuvent pas être bien répartis dans le substrat. Ce problème peut être résolu en secouant le mycélium à un stade ultérieur.

Avec la culture liquide, ce problème ne se pose pas. Avec cette méthode d’inoculation, les grains peuvent même être secoués juste après l’inoculation, ce qui permet au mycélium de se répartir uniformément.

secouer le mycélium de champignon pour l’assouplir
Secouer le mycélium de champignon

Comment secouer le mycélium ?

Quand tu utilises des bocaux en verre pour faire ton mycélium de champignon, c’est toujours une bonne idée de porter des gants solides pendant le secouage. En effet, les bocaux peuvent se casser, et tu risques de te blesser avec les éclats. Ce n’est évidemment pas ce qu’on veut.

Au lieu de frapper le bocal contre ta main, il est plus simple et plus sûr d’utiliser un objet approprié. Par exemple, frappe le bocal sur un pneu de vélo ou sur une serviette pliée que tu tiens dans ta main. De cette façon, tu évites les blessures.

Quand tu utilises des sacs à mycélium, secouer est bien plus simple. Il suffit alors de briser la partie colonisée et de la mélanger avec la partie encore non colonisée.

Mon mycélium est prêt, on fait quoi maintenant ?

Une fois que ton mycélium est entièrement colonisé, il est temps de passer à l’étape suivante. Il existe plusieurs façons de continuer.

Tu peux, par exemple, utiliser le mycélium pour coloniser un substrat de masse. Cette méthode prend plus de temps, mais donne en général une production abondante de champignons.

Une autre option est de secouer les grains et de les répartir dans un plateau. Ensuite, tu ajoutes une couche de gobetage pour éviter le dessèchement. Tu peux alors directement créer les bonnes conditions pour déclencher la fructification.

Peu importe le chemin que tu choisis, on te souhaite beaucoup de succès et de plaisir avec ton projet de culture !

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